33e congrès du SCFP – Québec

33e congrès du SCFP – Québec, au Centre des congrès de Québec

Le Syndicat canadien de la fonction publique a tenu son congrès bisannuel du 16 au 19 mai 2023. Le SEESUS a été représenté par Isabelle Bérubé, secrétaire de l’Exécutif, Francis Vallée, vice-président aux affaires syndicales, et Bernard Fortin, représentant aux communications. Sous le slogan « Tenace », plusieurs résolutions et amendements ont été votés pour permettre une modernisation vis-à-vis les luttes actuelles et se donner un pouvoir supplémentaire pour passer à l’action. Le financement actuellement inadéquat des universités a aussi fait partie d’une résolution à être amenée dans une discussion à un niveau supérieur.

Nous avons eu plusieurs conférences très intéressantes avec des sujets au goût du jour. La politique provinciale et fédérale, en particulier les parties de droite, est revenue dans quelques-unes des conférences pour souligner l’inquiétude pour les droits des travailleuses et travailleurs face à la montée de ces parties. Dans cette même idée, d’autres personnes conférencières perçoivent un regain des mouvements syndicaux chez les travailleuses et les travailleurs, car ils voient leurs droits et même leur travail disparaître au profit des entreprises privées ou des lois créées, abolies ou modifiées par des parties de droite, ou à tendance de droite. Les partenariats publics/privés sont toujours d’actualités, bien que plus sournois qu’il y a quelques années, leurs nombres ne cessent d’augmenter dans le domaine municipal, en santé, en éducation et partout ailleurs.

Le rapport du Comité des jeunes a été motivant pour toutes les personnes présentent dans la salle. Oui, les plus âgés se font remuer dans certaines habitudes ou certains gestes machinaux, mais voir des jeunes s’impliquer pour le bien commun des travailleurs, discuter franchement de ce que nous pouvons faire pour démontrer à la jeune génération qui ne connaissent pas les syndicats ou qui ne savent pas qu’ils ont une importance sans équivoque, franchement, ça renouvelle notre entrain. Pour plusieurs interlocuteurs, quelques préjugés au sujet des jeunes versus le syndicalisme sont tombés. Une conférence très intéressante à aussi touché le point névralgique d’être plus attractif pour la génération des millénaux et la génération précédente, souvent appelé « Z ». Sans tout déconstruire ou rejeter, il faut repenser nos façons de faire pour mieux attirer les jeunes, et dans le même esprit, attirer aussi les personnes issues de la diversité. Une relève syndicale forte et militante est possible, à nous d’amener toutes ces personnes vers une solidarité et une mobilisation constructive.

L’ajout d’un douzième secteur au SCFP-Québec s’est concrétisé avec l’arrivée du secteur incendie. Des milliers de pompières et pompiers ont maintenant une place dans les instances du SCFP. Ce groupe a des défis bien à lui, en particulier lorsque nous pensons à l’espérance de vie qui est plus basse que pour la moyenne des gens. Bienvenue! Nous avons aussi appris que des agentes et agents de bord ne sont pas rémunérés lorsque l’avion est au sol. Ces personnes ont une grande partie de notre sécurité entre les mains et visiblement travaillent autant qu’en vol. Même lorsque le vol est retardé, la rémunération l’est aussi. Nous pouvons dire comme eux et utiliser leur jeu de mot, « c’est du vol! »

Un fait intersyndical historique dans l’histoire du Québec nous a été remémoré, une présentation du front commun avec la grève générale du 11 avril 1972. Loi pour un retour au travail forcé, arrestations, emprisonnements, injonctions, négociations frôlant la mauvaise foi, et autres qualificatifs peu reluisants ont démontré le caractère de répressions qui trônait dans le gouvernement. Les différentes centrales syndicales n’ont pas toutes été d’accord à la suite du front commun, les unions se sont tranquillement déchirées selon les limites de chacune. Peu importe, le gouvernement avait été ébranlé et les syndicats ont tous terminé par avoir des conventions collectives dignes pour les travailleuses et les travailleurs.

Dans l’ensemble, ce congrès a été constructif pour toutes les personnes présentent. Des mises en garde, de bons coups, le Comité des jeunes, des obligations vis-à-vis le passé, le présent et le futur ont fait réagir les gens dans la salle, le syndicalisme est bien vivant.

Bernard Fortin, représentant aux communications